Courant avril, l’équipe du DTi Racing se chargeait de remettre à neuf la mécanique, les trains et la peinture de la Megane. La nouveauté 2012 était l’arrivée de l’aileron demandé par les pilotes. Avant la course, nous n’étions pas capables d’en mesurer les bienfaits éventuels sur la piste, mais nous avons en revanche immédiatement entrevu les bénéfices en termes d’allure : la Megane a rejoint le clan des sportives agressives.

Nous sommes arrivés en Allemagne le jeudi soir tard, et nous avons retrouvé notre hôte habituel, le patron de l’hôtel Wiesengrund. Lorsqu’il nous a accueillis, vers minuit, nous l’avons probablement sorti de son premier sommeil, ce qui ne l’a pas empêché de boire une bière avec nous.

Le lendemain, nous avions prévu de participer aux essais privés du matin sur le circuit F1, afin de vérifier que tout était en ordre. Quelle ne fut pas notre –heureuse- surprise de découvrir à quel point notre aileron était utile : les pilotes avaient jusqu’alors toujours dû composer avec un arrière plutôt vif au freinage en entrée de courbe. C’est dorénavant nettement moins le cas, le freinage en appui est devenu plus efficace et plus confortable. Quant aux mises en appui en entrée de grande courbe, la voiture semble mieux calée, moins nerveuse.

L’après-midi était consacrée, comme sur chaque course du trophée VLN, aux essais libres. C’est l’occasion de constater, une nouvelle fois, que le niveau ne cesse de monter : pour être factuel, sur les 200 véhicules engagés, 6 Mercedes SLS-AMG, 7 Audi R8, 30 Porsche 911 GT3, 2 Mac Laren MP4, 19 BMW Z4, 8 Aston-Martin, 2 Ferrari, etc… Le 1er tiers du plateau n’est constitué que de teams officiels, semi-officiels, ou professionnels.

Les essais se déroulent plutôt bien, et après quelques tours effectués par les pilotes, nous décidons de changer nos injecteurs pour de plus récents. Peu de temps après, Philippe signalera une perte de performances ponctuelle lors d’une pleine charge, puis une seconde quelques kms plus loin. Les acquisitions n’ayant rien montré de très significatif, Franck reprendra le volant, mais se plaindra de plus fortes dégradations. Nous profiterons de la soirée pour changer le filtre à gazole, et vérifier tout le système d’alimentation (pompe, rail, injecteurs,..). Mais rien dans les acquisitions ne nous fournira beaucoup plus d’informations sur l’origine du problème.

L’après-midi du vendredi fut aussi pour nous l’occasion de retrouver notre ami Bernd Huetter, ex grand coordinateur de Renault Sport Allemagne.

Comme à chaque course, le samedi n’a rien d’une journée de repos. Le briefing pilotes obligatoire étant à 7h45 sur le circuit, toute l’équipe est à pied d’œuvre au chant du coq. Coq mouillé par ailleurs, puisque la pluie a fait son apparition. Franck tentera un départ en pneus ‘slick’ lors de l’ouverture de la séance d’essais chrono, mais reviendra vite chausser les ‘pluie’. Peu de temps après, la pluie ayant cessé, la piste commencera à s’assécher et Philippe prendra le volant avec des gommes ‘slick’.

Il est satisfait du comportement de l’auto, même s’il est nécessaire de rester vigilant, la piste n’étant sèche que sur la trajectoire idéale. L’aileron a un véritablement apport en termes de stabilité, et le raccourcissement des 2 derniers rapports de boîte ont permis de garder la possibilité d’aller chercher le régime de Pmax en fin de ligne droite. Franck prendra le dernier relais, la piste étant maintenant sèche. Malheureusement, les pertes de performance apparaissent à nouveau, et c’est en mode dégradé que Franck tentera d’établir le chrono de référence.

Evidemment, le temps réalisé dans ces conditions est bien loin de ce que nous attendions : 10mn18, c’est une trentaine de secondes plus lent que nos secrets espoirs. La sanction tombe : 140ème sur 214, alors que nous visions le Top 80.

La pôle est réalisée par la BMW Z4 du team Schubert (Uwe Alzen, Dirk Müller, Jörg Müller) en 8mn20, suivie par 3 Mercedes SLS. Nos « amis » de Peugeot ont troqué leur RCZ Diesel pour la version essence de la toute nouvelle RCZ Cup. 2 voitures sont engagées avec des pilotes de pointe. La 1ère réalisera un étonnant 9mn36, et la seconde 9mn53.

La mise en grille est toujours aussi impressionnante : le nombre de voitures sur la piste, et la foule, venue en masse, autorisée à circuler librement sur la ligne droite des stands, rend ce moment authentique et sympathique. D’autant plus que le soleil est de la partie, et que la température extérieure montera jusqu’à 26°.

11h40, les organisateurs sifflent la fin de la « récréation », et les 3 groupes de 70 voitures partent chacun leur tour pour un tour de chauffe.

Comme un vieux couple, Franck et Philippe ont leurs habitudes : Franck prend le départ et Philippe termine. Ce sera à nouveau le cas pour cette course.

Franck passera à travers tous les encombres du départ lancé et attaquera la « boucle Nord » avec envie et ambitions.

Malheureusement, il aura suffi de quelques mns seulement avant qu’un échange radio anéantisse une bonne partie de nos espoirs : Franck connaît les mêmes problèmes qu’aux essais.

Il rentre aux stands, le temps que les acquisitions soient récupérées pour être analysées, puis repart immédiatement. Mais celles-ci ne fourniront pas la clef du problème. Toutes les hypothèses sont envisagées : siliconage de l’additif pour le gazole et bouchage d’une arrivée de carburant, défaut d’alimentation au niveau de la pompe de gazole, défaillance du rail, de la pompe HP, des injecteurs, problème électrique, etc… Franck se plaignant de pertes de performances de plus en plus fréquentes, il est rappelé aux stands, et les injecteurs seront à nouveau changés. Philippe repartira donc avec une définition moteur identique à celle des essais libres. Le phénomène revient petit à petit, jusqu’à devenir très contraignant : il oblige à anticiper une éventuelle perte de puissance en jouant sur les changements de rapport.

Finalement, la course sera écourtée suite à un gros accident heureusement sans gravité entre la plus rapide des BMW Z4 et une Ginetta, en bout de ligne droite, à un des endroits les plus rapides du circuit.

C’est donc avec beaucoup de frustration que nous remontons la Megane sur sa remorque, avec un sentiment bizarre d’inachevé, entre la satisfaction du pas en avant réalisé avec le montage de l’aileron, et le regret de ne pas avoir trouvé rapidement la cause de notre souci moteur. Il nous reste deux mois avant la prochaine course pour solutionner le problème et faire en sorte d’être le plus compétitif possible.

Pour les statistiques, et comme d’habitude, la course a été remportée par la Porsche du Manthey Racing. Suit l’Audi R8 du Team Phoenix, et la BMW Z4 du Team Schubert. La course ayant été arrêtée, le classement retenu est celui du tour précédent, et il est étonnant de voir cette Z4 sur le podium lorsqu’on sait dans quel état elle était après son accident ! Pour l’anecdote, la Megane sera créditée d’un tour en 10mn05, ce qui, compte-tenu de nos soucis moteur, nous laisse présager un potentiel bien plus élevé (avec ce chrono aux essais, nous aurions déjà gagné 30 places sur la grille).

Nous remercions tous les membres du DTI Racing présents, et nous remercions nos partenaires BorgWarner BERU Systems et AZ Pub.

Rendez-vous fin juin.

Sportivement, Le DTI Racing